Page:Huysmans - En route, Stock, 1896.djvu/298

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Il s’affaissa presque sur le sol, incapable de se réunir, de se comprendre, sentant seulement et cela d’une façon très nette, — que le Christ était en personne présent, était là, près de lui dans cette pièce, — et, ne trouvant aucune parole pour le remercier, il pleura, ravi, courbé sous le grand signe de croix dont le couvrait le moine.

Il lui sembla sortir d’un rêve, alors que le prieur lui dit : « Réjouissez-vous, votre vie est morte ; elle est enterrée dans un cloître et c’est aussi dans un cloître qu’elle va renaître ; c’est un bon présage ; ayez confiance en Notre Seigneur et allez en paix.

Et le père ajouta, en lui serrant la main : n’ayez aucune crainte de me déranger, je suis à votre entière disposition ; non seulement pour la confession, mais encore pour tous les entretiens, pour tous les conseils qui pourraient vous être utiles ; c’est bien entendu, n’est-ce pas ?

Ils quittèrent ensemble l’auditoire ; le moine le salua dans le corridor et disparut. Durtal hésitait entre aller méditer dans sa cellule ou dans l’église, quand M. Bruno survint.

Il s’approcha de Durtal et lui dit :

— Hein ? c’est un fameux poids de moins sur l’estomac !

Et Durtal le regardant, étonné, il rit.

— Pensez-vous donc qu’un vieux pécheur tel que moi n’ait pas découvert à mille riens, ne fût-ce qu’à vos pauvres yeux qui maintenant s’éclairent, que vous n’étiez pas encore réconcilié lorsque vous êtes débarqué ici. Or, je viens de surprendre le révérend père qui retourne