Page:Huysmans - L'Oblat.djvu/119

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prière liturgique exigeait, pour être puissamment efficace, pour être suractive, une attention que rien ne disperse, une étude préalable du texte, une intelligence de l’acceptation qu’il assume, plus spécialement, selon qu’il se place dans tel ou tel office.

Aussi, préparait-il, chaque soir, son itinéraire du lendemain ! Pour les messes, c’était facile  ; il existait un paroissien romain, le seul peut-être vraiment complet, « le Missel des Fidèles », divisé en deux tomes par un Bénédictin de Maredsous, devenu abbé du monastère d’Olinda au Brésil, le père Gérard Van Caloen. En le combinant avec le supplément monastique édité par les Bénédictins de Wisques, il était aisé, après avoir cherché dans l’ordo de la congrégation de France, la fête du jour, de ne pas se tromper ; et il n’y avait plus dès lors qu’à analyser la messe, si elle était une messe propre à une férie ou à un saint  ; les autres, par leur répétition fréquente, lui étant depuis longtemps connues.

Mais il n’en était pas de même des offices. Sans parler des matines et des laudes et, en mettant de côté les petites heures qui ne varient que le dimanche et le lundi, il restait les vêpres qui ne sont point, ainsi que les complies, invariables  ; et là, c’était, si l’on ne voulait pas trimbaler avec soi les pesants bouquins notés de Solesmes, un véritable casse-tête.

Le petit Diurnal, qu’il utilisait d’habitude, avait été fabriqué par la congrégation d’Angleterre, à son usage, et il était, pour les cloîtres français, aussi mal distribué et aussi incommode que possible. D’abord une foule de saints anglais, vénérés par les monastères d’Outre-Manche ne figuraient pas sur notre bref et beaucoup des