Page:Huysmans - L'Oblat.djvu/144

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les balaya, faute d’amour envers Dieu, faute d’esprit de sacrifice, faute de foi.

Elle a d’abord été terrible, puis indulgente et les peintures du trou aux rats et de la sachette de Notre-Dame de Paris paraissent inexactes, à l’époque où Victor Hugo les mit.

Pour moi, ce qui m’intéresse surtout, en dehors même de ce fait que, pendant les siècles de ferveur, le summum de la vie contemplative, l’effort suprême de l’âme voulant se fondre en Dieu, se sont sûrement produits dans ces geôles, c’est cette ressemblance que je relève dans la suite des âges, entre les reclus et les oblats.

Mais, l’heure s’avance ; assez rêver ; pensons aux choses matérielles et devenons le docile serviteur de la mère Bavoil. Quel malheur tout de même que d’avoir une bobine dans la cervelle et de se dévider ainsi ses récentes lectures ! C’est la faute de ces braves Carmélites dont les dures observances m’ont suscité le souvenir des reclusages ; allons, en voilà assez, filons. Et Durtal, après avoir acquis ses emplettes, se dirigea vers la gare. Il avait l’horreur des paquets et pestait après ces sacs dont les ficelles lui coupaient les doigts. — Tant pis, fit-il, je vais me débarrasser de la bouteille de chartreuse en la fourrant dans mes trousses ; la maman Bavoil en sera quitte pour gémir et me reprocher, une fois de plus, d’avachir les poches de mon pardessus.

Et il resongea à cette femme, en montant dans le train. Elle vivait maintenant dans le noir ; — plus de visions, plus de colloques avec Dieu ; — brusquement les effusions divines avaient cessé ; elle était redevenue ainsi que tout le monde  ; elle s’accusait d’avoir évidemment