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Page:Huysmans - L'Oblat.djvu/170

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Cabrol. — En histoire, vous trouverez les doctes et les patients ouvrages de Dom Chamart et de Dom De Fonneuve, — en hagiographie, des vies de sainte Cécile, de saint Hughes De Cluny, de sainte Françoise Romaine, de sainte Scholastique, de saint Josaphat, — dans le monasticum, les moines d’Orient de Dom Besse, — dans la liturgie, les savants articles de Dom Plaine, — dans la paléographie musicale, les travaux de Dom Mocquereau et de Dom Cagin, — dans la symbolique, les magistrales études de Dom Legeay.

— Oui, celles-là, je les connais, dit Durtal ; ces travaux sur le sens allégorique des écritures sont, en effet, médullaires et saisissants ; malheureusement, ils sont épars en des brochures et des tirés à part de revues ; aucun éditeur, pas même les cloîtres qui disposent d’une imprimerie, tels que Solesmes et Ligugé, n’ont eu le courage de les réunir et ce serait pourtant autrement glorieux pour la renommée de l’ordre que ces vies de saints dont vous parlez !

— La superbe ? reprit le père Felletin. Ne la confondez-vous pas avec l’esprit de corps qui est une fierté mal placée, injuste quelquefois, mais qui est issue de la solidarité de gens vivant ensemble, enfermés, et dont le champ de vision est fatalement restreint. Dans l’armée, le dragon s’estime supérieur au cavalier du train et le tringlot, parce qu’il monte à cheval, se juge fort au-dessus du fantassin. C’est inévitable ; il faut, pour faire aimer l’état sur lequel on dirige des néophytes, les persuader qu’il est le plus beau et le meilleur de tous. Ce n’est pas bien méchant, en somme.

— Non, et c’est inéluctable, dit Durtal. Il y a dans