Page:Huysmans - L'Oblat.djvu/250

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— Et moi de garder mon organiste, riposta le prieur.

Ce fut une première cause de brouille.

Il s’avisa ensuite de vouloir changer l’intérieur du sanctuaire, en y plaçant de nouveaux autels surmontés de saints façonnés par les plâtriers de la rue saint-Sulpice. La noblesse des alentours l’encourageait mais disparaissait dès qu’il s’agissait de délier sa bourse ; il n’en tira que des sommes insignifiantes ; il se rabattit alors sur M. Lampre, sur Mlle de Garambois, sur Durtal, mais ils lui déclarèrent, avec ensemble, qu’ils ne voyaient pas l’utilité d’enlaidir l’église.

Sa haine pour ces gens qui refusaient d’ailleurs de se confesser à lui et allaient au monastère ou à Dijon pour ne pas passer par ses mains, s’accrut.

La situation s’avérait nette : le couvent et ses trois amis d’un côté, les hobereaux et lui, de l’autre.

Restait le village ; mais, là, la situation se compliquait. Les paysans, d’abord bien disposés pour le curé et furieux contre l’abbaye qui ne fournissait plus les médicaments depuis que le père Miné divaguait, — car personne n’était pharmacien dans la maison, — s’exaspérèrent aussitôt que leur nouveau pasteur leur réclama les frais des mariages et des funérailles. Ils s’aperçurent tout à coup que les Bénédictins unissaient et enterraient sans jamais exiger d’argent et les bonnes femmes découvrirent que, depuis que l’abbé Barbenton gîtait dans le presbytère, on avait supprimé les beaux offices du dimanche qui attiraient quelquefois du monde de Dijon.

Et la défense la plus sérieuse du chant grégorien, ce