Page:Huysmans - L'Oblat.djvu/324

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Il y a bien aussi les dames du monde qui historient le parchemin, mais je n’ai pas besoin de vous décrire leurs contre-sens liturgiques et la fadeur de leurs imageries dignes de figurer sur des boîtes de baptême ou dans les pieuses et bébêtes chromos d’un Bouasse.

— Celles-là, je les connais ; je les ai autrefois visitées à Paris, où la société de ces nobles gribouilleuses les exhibait en de précieux salons ; mais il y a encore pis, une nouvelle école, appliquant les procédés du moyen-age, à des sujets contemporains et profanes ; celle-là, composée de pénibles virtuoses, plaque sur des fonds, en relief, une boue d’or qui sert de monture à des turquoises d’occasion et à des bouts de perles. C’est le rastaquouérisme de l’enluminure ; je doute qu’elle puisse jamais être traitée avec un goût plus vil et un dessin plus bas.

— Je vous l’ai dit, avant de disparaître complètement, elle se survit en Foucher et en ses quelques disciples, perdus derrière les grilles des cloîtres. À noter encore — j’ai lu cette annonce quelque part — que les Bénédictines de Maredret, en Belgique, ont illustré un superbe manuscrit de la règle de saint Benoît offert à l’empereur d’Allemagne, par l’abbé de Maria Laach ; c’est tout ce que je sais.

— J’arrive en retard, s’écria Mlle de Garambois qui entra en coup de vent dans la pièce ; mais c’est la faute du père Felletin que j’avais fait demander à l’auditoire…

— Le déjeuner est prêt, fit M. Lampre, en voyant la bonne ouvrir la porte de la salle à manger ; allons, à table ; vous vous excuserez après.

— Je suis furieuse, dit-elle, lorsqu’ils furent assis ; je