Page:Huysmans - L'Oblat.djvu/350

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Docteur en décret et abbé de ce monastère, est classé dans les archives départementales de la Côte-d’or, et l’on peut s’informer, en le lisant, du mode d’existence que Sluter mena pendant ses derniers jours.

Moyennant une somme de quarante francs d’or, dont moitié fut payée comptant, il disposait, sa vie durant, pour lui et un domestique, d’une chambre et d’un cellier, dans le cloître ; on lui donnait, tous les dimanches, vingt-huit petits pains dits michottes ou quatre, tous les jours, à son choix, plus une pinte et demie de vin, mesure de Dijon ; et, chaque fois qu’il y avait distribution extraordinaire de vivres, à l’occasion d’une fête, le couvent était tenu de lui allouer une portion de chanoine. Il lui était loisible de prendre ses repas, chez lui, ou en ville, ou dans le réfectoire de l’abbaye, avec les moines ; mais, dans ce cas, il apportait son pain et son vin et devait se contenter de l’ordinaire de la communauté « sans autre pitance et provende avoir ».

Enfin, il devenait, aux termes de cet acte, « féal à l’Abbé et à son monastère » et il devait participer aux messes, prières et oraisons dudit monastère qui devait, à son tour, profiter de ses prières et oraisons.

Il fut, en un mot, l’oblat d’une abbaye Augustine. Il y résidait, il y mangeait quand il lui plaisait et il était maître de travailler à sa guise, de surveiller, au dehors, ses ateliers qui étaient situés dans d’anciennes écuries appartenant aux Ducs.

Et cela fait naturellement songer à ces « frères de la vie commune » qui prospéraient, à la même époque, en Hollande, et qui avaient été placés, eux aussi, par leurs