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ou donjons, médaillons ronds ou ovales, s’entassaient sur des tables. Deux novices tenaient des cierges allumés. Dom Emonot enveloppait chacun des phylactères dans une bande de lin blanc et les déposait dans le foin des caisses.

Quand le travail fut achevé, l’on salua, avant de les fermer, les caisses et l’on éteignit les cierges.

Durtal fit ses adieux à chacun, car l’on ne devait plus se revoir et, rentré avec le p. Felletin, dans sa cellule, ils s’embrassèrent longuement.

— Je vous donne rendez-vous à Paris, dit le père maître ; je serai bien forcé d’y aller de temps en temps, pour les affaires de mon noviciat. J’irai vous demander à dîner ; ayez confiance, tout s’arrangera mieux que nous ne le croyons.

— Que Dieu vous entende ! soupira Durtal.

Et la même scène des adieux se renouvela, quelques jours après, avec le p. De Fonneuve. Durtal l’avait vainement cherché dans les corridors, à la bibliothèque, dans sa cellule ; il avait fini par pénétrer dans l’oratoire où il l’avait découvert, pleurant, la tête dans ses mains, devant l’autel.

Le vieillard semblait harassé par de sombres pressentiments. Nous nous retrouverons, là-haut, disait-il, mélancoliquement.

— Et avant, à Moerbeke quand j’irai vous y visiter ou à Paris lorsque vous vous y rendrez, tâchait de répondre gaiement Durtal.

— Venez vite là-bas, si vous voulez revoir encore votre vieux prieur, répliqua le moine, et il serra son ami dans ses bras et le bénit.