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VII


La ville est devenue, depuis quelques jours, inhabitable. Le chiffre du pèlerinage national est dépassé. Plus de 43.000 pèlerins bivaquent dans un bourg de 9.000 âmes ; et pourtant les trains ont pompé la Bretagne, le Berri, la Bourgogne, le Forez et le Rouergue, mais d’autres ont refoulé dans la cuve toujours pleine de nouveaux milliers de voyageurs venus de tous les points du territoire et de nombreuses caravanes de l’étranger s’annoncent.

Où loge-t-on ? il n’est plus un taudis où l’on ne couche, en rangs de sardines pressées, sur des paillasses ; pas de greniers ou de combles où des gens ne s’entassent ; les habitants ont loué jusqu’aux celliers, jusqu’aux caves ; l’on a réquisitionné dans les environs jusqu’aux hangars, et des débarqués