Page:Huysmans - Les foules de Lourdes (1907).djvu/134

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
126
LES FOULES DE LOURDES

rition dont le rite est supérieur à Lourdes à celui du Propre du Temps et à celui de la majeure partie du Commun des Saints qu’il refoule ; mais cet office qui fut façonné par les Bénédictins de Solesmes est superbe et je serais mal venu à me plaindre de l’avoir entendu tant.

Je me rappelle, certains dimanches, ces Vêpres magnifiques et j’en arrive à regretter qu’on ne les chante pas toujours à la place de ces autres Vêpres si écourtées parfois qu’elles n’en sont plus.

Ces dimanches… mais il n’y avait pas alors l’étonnante cohue des pèlerinages internationaux. L’office avait lieu à la basilique ; les antiennes, les psaumes en vrai plain-chant étaient exécutés par deux chœurs, l’un dans la nef, l’autre derrière l’autel. Celui, situé dans la nef, se composait du pensionnat des sœurs de Nevers, une armée de bambines, coiffées de capulets gris liserés d’une ganse bleue, expertement dressées au plain-chant par les sœurs ; l’autre, derrière l’autel, était constitué par les enfants de la maîtrise et par quelques chantres très bien formés, eux aussi, par l’abbé Darros, le maître de chapelle, et ils alternaient les versets des psaumes et chantaient ensemble l’hymne « Omnis expertem » qui se déroulait sur une mélodie populaire, charmante, mais la merveille de ces Vêpres, c’était le Magnificat.

Après l’antienne, tous les enfants se taisaient ;