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LES FOULES DE LOURDES

il est juste de relater aussi que ces prêtres qui ont remplacé les pères de la grotte, chassés de leur maison commune, sont excédés de travail, tués par les confessions et que l’on ne peut raisonnablement exiger d’eux qu’ils organisent encore des offices canoniaux dans les églises — seuls, des Bénédictins, installés à Lourdes, pourraient assurer ce service. — Et puis, en admettant, par impossible, que le sens liturgique existe dans cette contrée, il pourrait très bien ne pas exister. — Et combien c’est probable ! — dans les diocèses de France et de l’Étranger qui se rendent à la grotte — et il serait assez malséant de leur demander d’abandonner leur routine et de chanter, à la place de leurs rigaudons, des hymnes latines… aucun ensemble n’est donc réalisable.

Mais, tout de même, il n’en coûterait pas davantage au clergé de Lourdes de faire chanter à ses offices, à lui, du plain-chant et de suivre un peu, dans ce qu’elles peuvent avoir de conciliable avec ses occupations, les règles de la liturgie…

Je crains bien, hélas ! que ce vœu ne soit aussi parfaitement inutile que les autres, car, si nous exceptons les Vêpres de la basilique, il en est, ici, de la liturgie et du chant, comme de l’architecture, comme de la peinture, comme de la statuaire. Il y a, cette fois, ensemble.

Ah ! lorsque le Diable se fait bondieusard, ce qu’il devient terrible !