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LES FOULES DE LOURDES

à l’endroit même où Elle parut. Ce bloc de granit présenterait, selon les uns, un grain de pierre si spécial qu’il faudrait se rendre en Mongolie pour en trouver un pareil ; il aurait été, dans ce cas, apporté, on ne sait à quelle époque et par quelles tribus nomades ; selon d’autres la composition de sa matière serait tout bonnement celle des dolmens bretons ; enfin certains croient que ce bloc a dû descendre de la chaîne granitique de Gavarnie qui s’étendait autrefois jusque dans les plaines de Lourdes. Quoi qu’il en soit, s’ils ne s’entendent pas sur la provenance d’origine, les géologues sont d’accord cependant pour voir en ce bloc une pierre de sacrifices, vouée à des divinités infernales que l’on n’apaisait que par des libations réitérées de sang…

Je me dis en écoutant ces histoires, qu’elles ne prouvent absolument rien au point de vue du diabolisme particulier de Lourdes, car l’on a déniché des pierres de ce genre et des os humains calcinés et fendus, dans la plupart des cavernes de tous les pays.

Mais mon prêtre continue.

— Dans un livre récemment édité par la librairie Savaëte, Mgr Goursat cite le témoignage de deux archéologues, MM. de Caumont et de Mirville, d’après lequel cette pierre aurait été spécialement dédiée à Vénus Astarté, c’est-à-dire à celle