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LES FOULES DE LOURDES

entendu, les gargotes et les hôtels de Lourdes, et elles sont en lutte avec l’Ordinaire pour des questions de murailles mitoyennes et de chemin. Elles ont perdu leur procès mais elles se sont si bien démenées à Rome qu’elles ont obtenu d’être soustraites à la juridiction épiscopale de Tarbes.

Moi, qui suis fort indifférent à ces disputes, je me propose simplement de visiter leur chapelle, espérant y trouver peut-être une relative solitude et pouvoir y prier en paix.

Après avoir longé la route sur laquelle s’ouvrent les cavernes des Espélugues qui sont creusées dans le bas de la montagne en haut de laquelle est planté l’étonnant groupe du chemin de croix et regardé ces excavations fermées par des grilles et transmuées en d’humides chapelles dont une vouée à Notre-Dame des Sept-Douleurs et une autre au fond de laquelle on aperçoit une effigie de sainte Madeleine, j’arrive devant un luxueux monastère et une églisette dont l’abord n’est pas sans me déconcerter un peu ; l’entrée est une rotonde vitrée, une véritable serre donnant sur un couloir également en verre et aboutissant à un battant de velours cramoisi ; on le pousse et alors s’étend devant vous, en une longue galerie, un salonnet prétentieux muni d’un autel au fond. Toutes les dévotionnettes, omises dans les autres sanctuaires de Lourdes, se sont réfugiées dans cet oratoire : saint Antoine de