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LES FOULES DE LOURDES

par le vieux Lourdes qui espérait pouvoir de la sorte saigner, à l’aller et au retour, les pèlerins.

Aussi, le malheureux curé, qui était possédé par la manie des grandeurs, se lança-t-il, bride abattue, dans les frais d’énormes constructions ; il s’endetta d’une façon formidable et laissa une succession si obérée, lorsqu’il mourut, le 8 septembre 1877, qu’il fallut aux évêques qui se succédèrent sur le siège de Tarbes des années et des procès plus embrouillés, les uns que les autres, pour la liquider.

On peut juger par ces impérities, de la façon dont il aurait régi les biens de la Grotte, si l’évêque lui en avait laissé la gestion.

De tout cela, il ressort clairement pour moi que l’idée de bâtir, loin du lieu des Apparitions, loin de la fontaine, loin de l’esplanade et des abris, une basilique qui ne pouvait être d’aucun intérêt et d’aucune utilité pour les pèlerins eût été une idée résolument absurde si elle n’avait eu pour but de drainer l’argent au profit des gargotiers et des marchands de chapelets du vieux Lourdes et d’élever, du même coup, un monument rival en face d’un autre monument.

J’ajoute qu’il n’y avait aucun motif sérieux qui pût justifier la destruction de cette vieille et charmante église car elle était suffisante, bien qu’en ait dit Peyramale, pour contenir ses ouailles. Je l’ai vérifié, par moi-même, le dimanche ; tout le village