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LES FOULES DE LOURDES

rition aux bergers, de Marie souriant dans un buisson de feu.

La Châtelaine, qui distribuait autrefois si largement l’aumône de ses grâces dans cette demeure de Bétharram, a déménagé et fixé plus loin, au lieu dit de Massabieille, son domicile…

Ces divers pèlerinages peuvent être considérés ainsi que les antécédents des triomphes hyperduliques de Lourdes, mais leurs légendes perdues, dans la nuit des temps, ne se rapprochent que par quelques points de l’histoire de la grotte. Tout au plus, Liloye pourrait-elle être envisagée telle qu’une image avant la lettre de Bernadette, car, après avoir servi de truchement à la Vierge et subi les contradictions de toute une ville, elle a fini, de même que la fille de Soubirous, dans un cloître ; et, d’autre part, la source et la grotte de Bétharram sont, en quelque sorte, les préfigures de celles de Lourdes.

Avec Notre-Dame de Garaison, les traits de ressemblance s’accentuent, se précisent davantage, car tout y est, la bergère, la grotte, l’eau, les foules innombrables, issues des confins les plus divers, les miracles et les cures. L’on peut affirmer que ce pèlerinage fut au xvie et au xviie siècles, ce qu’est le pèlerinage de Lourdes, à notre époque.

La biographie de Notre-Dame de Garaison tient en quelques lignes.