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LES FOULES DE LOURDES

qu’à l’ardeur… elle était vraiment insignifiante. »

« Elle se montrait sérieuse et appliquée dans ses pratiques religieuses, mais sa piété ne s’éleva pas à la hauteur que beaucoup de personnes pensaient lui voir atteindre, après la grâce inouïe de dix-huit visions ».

Enfin, l’abbé Pomian, qui fut son confesseur jusqu’au moment où elle partit pour Nevers, disait d’elle :

« Rien ne la distinguait des enfants vulgaires ; on l’avait laissée ignorante ; elle possédait d’intelligence à peine la mesure commune… »

Ces portraits ne sont pas flattés, raison de plus pour qu’ils aient des chances d’être véridiques.

Il faut noter d’abord la remarque des Pères sur son manque d’imagination ; l’on peut en tirer une preuve de plus de la réalité de ses récits, car elle eût été bien incapable de les inventer — et celle ensuite sur le peu d’élévation de sa piété.

« Sa piété était sincère, mais elle n’avait rien qui tînt de l’enthousiasme ou de l’exaltation », disait, de son côté, la supérieure générale des sœurs de Nevers, après que Bernadette fut entrée dans sa communauté. Bernadette confirme d’ailleurs, elle-même, la simplicité de sa dévotion. À une personne qui lui demandait une prière spéciale, elle répondait : « le chapelet est ma prière de prédilection, je suis trop ignorante pour en compo-