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LES FOULES DE LOURDES

Tout d’abord le Père Sempé, prêtre peu mystique s’il en fut, ne l’écouta pas ; l’évêque, homme prudent et froid, d’une piété sage et réservée, ne se gênait pas, nous révèle le Père Cros, pour rire des prétendues Apparitions de Notre-Dame. Quant à Peyramale qui la défendît si bravement plus tard, il traitait de « carnaval d’apparitions » les révélations de la voyante et réclamait, pour être convaincu, l’assez inintelligente preuve d’une éclosion de fleur d’églantier, en plein hiver.

Tous étaient dans leur rôle et ils avaient raison lorsqu’ils refusaient d’accepter d’emblée l’origine céleste des visions. Ce fut très bien ainsi. Cette suspicion nous a valu de longues enquêtes, des recherches contradictoires, des contrôles de toute sorte dont les résultats furent si probants que tous ces prêtres incrédules se convertirent et qu’à la date du 18 janvier 1862, Mgr Laurence promulgua un mandement dans lequel il déclarait que « Les Apparitions avaient tous les caractères de la vérité et que les fidèles étaient fondés à les croire certaines. »

Ce fut le point de départ des grands pèlerinages. La Vierge dont l’ordre : « Je veux que l’on vienne ici en procession » allait s’exécuter, approuva les termes de ce mandement, le sanctionna, en y apposant le seing de ses nombreux miracles.