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LES FOULES DE LOURDES

tographier les plaies ; mais la photographie ne donne pas la couleur et ne pénètre point dans la profondeur des tissus ; elle ne serait donc pas, par elle-même, une garantie.

Non, l’innovation qui me semblerait à moi, la plus enviable, serait celle qui permettrait d’hospitaliser, pendant un temps plus ou moins long, les malades améliorés et en voie de guérison.

Tous s’en vont, en effet, au bout de quelques jours, avec les pèlerinages qui les ont conduits. Ils interrompent, si l’on peut dire, le traitement commencé de la Vierge. Et qui sait si de nouvelles immersions dans les piscines ou de nouvelles prières devant la grotte ne hâteraient pas le retour à la santé et ne préviendraient pas, au besoin, les rechutes ?

La clinique y gagnerait, de son côté, de pouvoir ne plus se contenter d’examens sommaires, mais de pouvoir suivre pas à pas et d’étudier de près le mode de ces guérisons.

Seulement, tout cela ne l’empêchera pas de constater, faute de preuves, moins de merveilles qu’il n’y en a en réalité, puisque, quoi qu’elle fasse, elle ignorera toujours une partie des cures opérées a Lourdes. Des alités qui ne sont pas venus avec des pèlerinages et qui sont descendus dans des hôtels ne se soucient pas, bien souvent, après une guérison, d’être interrogés et palpés, en public, pour