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LES FOULES DE LOURDES

antécédents et ses causes ; cette paralysie peut fort bien être une paralysie d’origine nerveuse…

— Mais, en tout cas, interrompt un prêtre occupé à classer des notes, les médecins qui l’ont soigné n’ont pu le guérir ; il serait présomptueux de croire que ceux de Paris auraient réussi là où leurs collègues du Portugal ont échoué. Pourquoi dès lors la Sainte Vierge n’opérerait-elle pas un miracle quand il s’agit d’une affection des nerfs plus incurable souvent que beaucoup d’autres ? l’éternel argument des névroses, invoqué par les libres-penseurs, ne me semble donc pas définitif…

— L’on ne voit pas bien, en effet, répond un autre abbé, pourquoi une personne, parce qu’elle est nerveuse, serait privée des grâces accordées à celles qui ne le sont pas.

— Évidemment ; mais à quoi bon discuter ! s’écrie le Docteur ; il n’est pire sourd que celui qui ne veut entendre. Si encore l’on avait toujours affaire à des adversaires de bonne foi, mais, tenez, écoutez cette histoire, elle vous renseignera sur la mentalité de certains incroyants.

Un jour nous examinons une malade munie d’un certificat de médecin déclarant qu’elle est poitrinaire, — elle l’était, en effet ; — après un bain, elle est guérie, toutes les lésions ont disparu. Craignant néanmoins une méprise, nous télégraphions au médecin — mais sans lui annoncer la guerison