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LES FOULES DE LOURDES

— pour lui demander si cette malade qu’il soigne depuis longtemps est bien réellement une tuberculeuse et il nous répond par l’affirmative, confirme par dépêche la nature de la maladie.

Une fois rentrée chez elle, cette femme va revoir ce praticien qui s’étonne, l’ausculte, l’interroge, l’oblige à revenir trois fois, puis consent, sur ses instances à lui délivrer un certificat de guérison ; mais alors, comme il s’agit d’une cure miraculeuse de Lourdes, il atteste dans cette pièce que sa malade n’a jamais été atteinte que d’un simple rhume !

La chaleur est terrible dans ce petit bureau ; je sors accompagné par un ecclésiastique qui me dit :

— Le Dr Boissarie a raison, pourquoi discuter avec des gens qui, en face d’un miracle, chercheront quand même des causes naturelles, prononceront de grands mots qu’ils seraient sans doute bien en peine d’expliquer ainsi que Zola lorsqu’il parle de « troubles de la nutrition » à propos d’un lupus ? Le cas de Gabriel Gargam est typique à ce point de vue ; vous connaissez, je crois, ce miraculé, car je vous ai vu causer, plusieurs fois, avec lui…

— Oui, je l’ai connu aux piscines ; c’est un homme intelligent, humble et charmant.

— Bien. Je résume, en quelques mots son histoire pour vous faire mieux toucher du doigt la folie des idées qu’elle suggère aux mécréants. Il