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LES FOULES DE LOURDES

ne sachant ni lire ni écrire selon les uns ; prieuresse, suivant les autres, la veille de la Nativité de la Très Sainte Vierge, l’an du Seigneur 1589.

Lourdes, on le voit, n’est pas un fait isolé dans les annales des Pyrénées. Il n’est que la reviviscence d’anciennes dévotions populaires que la Madone a rajeunies ; sans changer de région, Elle s’est bornée à transporter sa demeure dans un site plus accessible à la piété des foules.

Tels sont donc ses antécédents régionaux. La filiation parisienne, moins directe, s’établit par ricochet.

Elle dérive de Notre-Dame des Victoires qui se rattache à la chapelle des sœurs de Saint-Vincent de Paul, de la rue du Bac, laquelle se relie, à travers les âges, à Saint-Séverin.

Il faut ne pas oublier, en effet, que si Marie vint à Lourdes pour inviter les pécheurs à la pénitence et affirmer par des guérisons la puissance médiatrice de ses grâces, Elle vint aussi et surtout pour attester qu’Elle était cette « Immaculée Conception » dont le dogme avait été défini, quatre années auparavant, par le pape Pie IX, à Rome.

Or, il n’avait jamais été question, dans les Apparitions précédentes des Pyrénées, de cette prérogative dont Elle n’avait jamais, elle-même, en personne, parlé avant l’année 1830 où elle la ré-