Page:Huysmans - Les foules de Lourdes (1907).djvu/293

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
285
LES FOULES DE LOURDES

persistance que rien ne lasse, ils ont attendu sa mort pour faire son autopsie et voir par quel procédé, Dieu pouvait bien guérir les fractures de jambe.

« Grâce aux matériaux qu’ils ont réunis, la guérison de de Rudder restera comme un modèle de ce que l’on peut obtenir par des enquêtes bien conduites.

« Il n’y a pas, dans la science, de fait plus concluant. »

Ce qui peut sembler étrange, au premier abord, c’est qu’un tel miracle, le plus clair peut-être qu’il ait été donné à l’homme de palper et de voir, ait eu lieu, non à Lourdes même, mais dans une de ses succursales. Cependant, ce choix n’est pas étrange, si l’on y réfléchit. Admettez que la guérison de Rudder se soit passée à Lourdes, les incrédules se seraient empressés de la nier ; ils auraient, en tout cas, refusé de participer aux enquêtes, de même qu’ils refusent, malgré toutes les invites qu’on leur adresse, de venir s’assurer de la véracité des phénomènes que l’on observe à la clinique de Lourdes.

Les quelques personnes indépendantes, curieuses de vérifier et d’étudier de visu cette cure, auraient peut-être reculé devant les pertes de temps et les dépenses assez fortes qu’entraîne le parcours des chemins de fer, en France ; bref aucune n’aurait