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LES FOULES DE LOURDES

voulu ou n’aurait pu s’atteler, à ses propres frais, à une telle besogne.

Il en est autrement, en Belgique ; les voyages dans ce minuscule pays sont toujours et peu dispendieux et brefs ; puis, il y a dans le tempérament flamand ce qui n’est pas dans le tempérament français plus nerveux et plus pressé, un côté méthodique et minutieux, administratif, lourd même, si l’on y tient, mais capable de ne pas se décourager, de ne pas dévier de la voie qu’il s’est tracée et c’est grâce à ces qualités ou à ces défauts, comme l’on voudra, que nous devons d’être si exactement renseignés sur le cas de de Rudder.

Le choix d’un pays tout à la fois flegmatique et pointilleux, décidé par la Vierge, se comprend donc. Il est à remarquer d’ailleurs que son Fils a agi de même lorsqu’il voulut imposer au monde le nom de l’une de ses stigmatisées, Louise Lateau. Il l’a prise également dans les Flandres et elle y a été l’objet d’enquêtes approfondies, d’expériences de toutes sortes ; les médecins de tous les camps sont allés la visiter dans sa pauvre chaumière de Bois d’Haine. Louise Lateau est célèbre dans l’univers entier. Qui connaît une autre stigmatisée de France dont l’aloi divin peut sembler également sûr ? À part quelques médecins catholiques, tels que le Dr Imbert-Gourbeyre qui fut chargé par Mgr Fournier, l’ancien évêque de Nantes, de la scruter, de la sur-