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LES FOULES DE LOURDES

sine et peut-être aussi parce que c’est dans cette ville que fut définie et proclamée sa Virginité perpétuelle, contre les hérétiques.

Pour organiser cette succursale de Lourdes en Turquie, Elle s’est servi des moyens les plus pratiques et les plus courts.

Elle n’est pas réapparue à une nouvelle bergère, Elle n’a pas créé une nouvelle source, car il est probable qu’en pays infidèle, ses apparitions auraient soulevé des rafales de fanatisme et suscité des luttes de toutes sortes ; Elle ne s’est pas transportée, elle-même, Elle s’est fait transporter sans bruit, de Lourdes à Constantinople où l’on connaissait par ouï-dire son renom de Panaghia des miracles et, de là, Elle a rayonné dans le Levant.

La façon dont s’est effectuée sa translation de l’Occident en Orient est des plus simples.

Les Pères Géorgiens qui avaient fondé, en 1872, à Montauban, une résidence pour l’éducation de leurs novices, durent quitter la France, en 1880, à la suite des décrets d’expulsion et ils retournèrent à Constantinople où était installé leur couvent. En 1881, le 25 mars, fête de l’Annonciation, ils dédièrent dans leur chapelle un autel à Notre-Dame de Lourdes, le surmontèrent d’une statue semblable à celle de la grotte et firent venir de l’eau de la fontaine miraculeuse.

Il n’en fallut pas davantage pour décider l’im-