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XV


La perspective de rentrer à Paris qui est un lieu singulièrement calme en comparaison du Lourdes des pèlerinages, me délecte. Il me semble que je vais revenir dans une bonne grande ville de province où il y a encore des églises noires, des gens qui prient sans brailler, des offices liturgiques qui sont des offices.

Et cependant, tout en bouclant ma valise, je me dis qu’il faut avoir vu ces Pardons des Pyrénées et que lorsque le souvenir de tant de pieuses bousculades, de fracas de trombones et de cris s’atténuera, Lourdes m’apparaîtra dans le lointain, comme une cité de rêve où l’on vit, à l’état intense, dans une griserie traversée de courants de révoltes, mais infiniment douce, certains jours, alors que l’atmosphère paraît plus spécialement