Page:Huysmans - Les foules de Lourdes (1907).djvu/41

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

II


Si quelqu’un n’a jamais été stimulé par le désir de voir Lourdes, c’est bien moi. D’abord, je n’aime pas les foules qui processionnent, en bramant des cantiques et je suis de l’avis de saint Jean de la Croix, écrivant dans « Sa Montée du Carmel » : « J’approuve fort celui qui, pour ne pas se joindre à la foule des pèlerins, entreprend des pèlerinages en dehors de l’époque fixée ; quand les multitudes s’y pressent, jamais je ne lui conseillerai de s’y mêler ; on risque d’en revenir plus distrait qu’on n’y est allé ! »

Ensuite, je ne tiens pas à voir des miracles ; je sais très bien que la Vierge peut en faire à Lourdes ou autre part ; ma foi ne repose ni sur ma raison, ni sur les perceptions plus ou moins certaines de mes sens ; elle relève d’un sentiment intérieur,