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LES FOULES DE LOURDES

croisées, un crucifix ; en face une cheminée sur la tablette de laquelle est posée une statue de la Notre-Dame de Lourdes ; à gauche, une porte donnant sur une autre petite salle qui sert aux examents médicaux ; à droite, des photographies de miraculés, dans un cadre, et en vis-à-vis à la porte d’entrée, une autre qui s’ouvre, derrière la rampe, sur l’allée longeant le Gave ; des banquettes, quelques fauteuils, des chaises, des armoires qui renferment des dossiers et des registres et c’est, je crois bien, tout.

Devant la grande table, le Dr Boissarie est assis et, à sa gauche, devant l’autre table, se tient son adjoint, le Dr Cox. La première impression que l’on éprouve, alors qu’on assiste à l’interrogatoire des malades, est que le Dr Boissarie est un juge d’instruction, mais un juge brusque et bon enfant, et qui retourne en souriant, ses accusés sur le gril, et l’aimable Dr Cox fait alors l’effet du greffier qui, tout en écrivant, jette de temps en temps un coup d’œil sur les inculpés dont il inscrit, s’il y a lieu, la réponse.

La vérité est, n’en déplaise aux gens qui ne connaissent que par ouï-dire la clinique de Lourdes, que ces deux praticiens sont fort défiants et qu’ils ne retiennent, pour leurs annales, que bien peu des cas extraordinaires dont le défilé s’opère devant eux.

Alors que j’arrive, le Dr Boissarie me fait signe