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D’IBN BATOUTAH.

on les plaça sur les épaules des captifs, afin qu’ils les portassent. Chacun était accompagné de sa femme et de ses enfants, et on les amena ainsi au camp. La coutume de ces peuples, c’est d’entourer leur campement d’une palissade munie de quatre portes, et qu’ils appellent catcar. Ils disposent autour de l'habilation du souverain un second catcar ; en dehors de la principale enceinte, ils élèvent des estrades hautes d’environ une demi-brasse et y allument du feu pendant la nuit. Les esclaves et les sentinelles passent la nuit en cet endroit ; chacun d’eux tient un faisceau de roseaux très-minces, et quand quelques infidèles s’approchent afin d’attaquer le camp durant la nuit, tous ces gens-là allument le fagot qu’ils ont dans leurs mains. Grâce à l’intensité de la lumière, la nuit devient semblable au jour, et les cavaliers sortent à la poursuite des idolâtres.

Or, dès que le matin fut arrivé, les Hindous qui avaient été faits prisonniers la veille furent partagés en quatre troupes, dont chacune fut amenée près d’une des portes du