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D’IBN BATOUTAH.

mais il m’en empêcba, et m’introduisit près du prince, qui m’interrogea au sujet des sultans musulmans. Pendant que je lui répondais, il regarda ma robe et la trouva belle. Le vizir me dit, « Tire-la », et il ne me fut pas possible de résister à cet ordre. Le souverain prit la robe, ordonna de me donner dix vêtements d’honneur, un cheval tout harnaché et une somme d’argent. Mon esprit fut mécontent à cause de cela ; ensuite je me rappelai le mot du cheïkh, à savoir, qu’un souverain idolâtre s’emparerait de cette robe, et je fus fort étonné de l’événement. L’année suivante, j’entrai dans le palais du roi de la Chine, à Khân Bâlik (Pékin), et me dirigeai vers l’ermitage du cheikh Borhân eddîn Assàghardjy. Je le trouvai occupé à lire, et ayant sur lui la même robe. Je fus surpris de cela, et retournai l’étoffe dans ma main. Il me dit : « Pourquoi la manies-tu ; tu la connais donc ? » Je répondis : « Oui, c’est celle que m’a prise le souverain de Khansâ. — Cette robe, reprit-il, a été faite pour moi, par mon frère Djélâl eddîn, qui m’a écrit :