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VOYAGES

« La robe te parviendra par les mains d’un tel. » Puis il me présenta la lettre, je la lus et fus émerveillé de la prescience infaillible du cheïkh. Je fis savoir à Borhân eddîn le commencement de l’aventure, et il me dit : « Mon frère Djélâl eddîn est au-dessus de tous ces prodiges ; il disposait de richesses surnaturelles ; mais il a émigré vers la miséricorde de Dieu (c’est-à-dire, il est mort). On m’a raconté, ajouta-t-il, qu’il faisait chaque jour la prière du matin à la Mecque, et accomplissait le pèlerinage chaque année ; car il disparaissait les deux jours d’Arafah et de la fête des victimes (le 9 et le 10 de dhoulhiddjeh), et l’on ne savait où il était allé. »

Quand j’eus fait mes adieux au cheikh Djélâl eddîn, je me mis en route vers la ville de Habank, qui est au nombre des places les plus grandes et les plus belles. Elle est traversée par un fleuve qui descend des montagnes de Câmaroû, et que l’on appelle Annahr Alazrak « le fleuve bleu », et par lequel on se rend au Bengale et dans le pays de Lacnaouty. Il y a près de ce fleuve des roues hydrauliques, des