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D’IBN BATOUTAH.

jardins et des bourgs, tant à droite qu’à gauche, comme on en voit près du Nil, en Égypte. Les habitants de ces bourgades sont des idolâtres soumis aux musulmans ; on perçoit d’eux la moitié de leurs récoltes, et, en outre, des contributions. Nous voyageâmes sur cette rivière pendant quinze jours, entre des bourgs et des jardins, comme si nous eussions traversé un marché. On y trouve des navires en quantité innombrable, et à bord de chacun desquels il y a un tambour. Quand deux navires se rencontrent, l’équipage de chacun bat du tambour et les mariniers se saluent. Le sultan Fakhr eddîn, dont il a été question, a ordonné qu’on n’exigeât sur ce fleuve aucun nolis des fakirs, et qu’on fournît des provisions de route à ceux d’entre eux qui n’en auraient pas. Quand un fakîr arrive dans une ville, il est gratifié d’un demi-dinâr.

Au bout de quinze jours de navigation sur ce fleuve, comme nous venons de le dire, nous parvînmes à la ville de Sonorcâvvân. dont les habitants se saisirent du fakîr