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D’IBN BATOUTAH.

[texte arabe]

fichus de soie de diverses couleurs, et il tenait à la main une javeline de roseau. Il était accompagné d’environ vingt de ses proches, montés sur des éléphants. Nous lui envoyâmes un présent composé de poivre, de gingembre, de cannelle, de ce poisson que l’on trouve dans les îles Maldives (cf. ci-dessus, p. 112), et, enfin, d’étoffes du Bengale. Ces gens-là ne s’en revêtent point ; mais ils en couvrent les éléphants dans leurs jours de fête. Le sultan a droit de prélever, sur chaque vaisseau qui relâche dans ses États, un esclave de chaque sexe, des étoffes destinées à recouvrir un éléphant, des bijoux d’or, que la reine place à sa ceinture et à ses doigts de pied. Si quelqu’un ne paye pas ce tribut, on prépare contre lui un enchantement par lequel la mer est agitée, et il périt ou peu s’en faut.


ANECDOTE.

Pendant une des nuits que nous passâmes dans le port de ce peuple, il advint qu’un esclave du patron du navire, du nombre de ceux qui avaient eu de fréquents rapports