Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 4.djvu/238

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

avec les indigènes, descendit à terre et convint d’un rendez-vous avec la femme d’un de leurs chefs, dans un endroit semblable à une caverne, et situé sur le rivage. Le mari de cette femme eut connaissance du fait, vint à la grotte avec plusieurs de ses compagnons, et y trouva les deux amants. On les conduisit au sultan du pays, qui ordonna de couper les testicules de l’esclave et de le mettre en croix. Quant à la femme, il la livra à la lubricité des assistants, jusqu’à ce qu’elle mourût. Après quoi, il se rendit sur la côte, s’excusa de ce qui s’était passé, et dit : « Nous ne trouvons pas de moyen pour nous dispenser d’accomplir nos lois. » Il donna au patron du vaisseau un esclave, en échange de celui qui avait été crucifié.

Nous quittâmes ce peuple, et après un trajet de vingt-cinq jours, nous arrivâmes à l’île de Djâouah (Sumatra), qui donne son nom à l’encens djâouy, ou au benjoin. A la distance d’une demi-journée de chemin, nous l’aperçûmes déjà ; elle est verdoyante, belle, et la plus grande partie de ses arbres ce sont des cocotiers, des arecs, des girofliers, des aloès indiens, le cheky, le berky (jacquier), le manguier, le djam-