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D’IBN BATOUTAH.

l’un était blanc, et 5° trois turbans. Je revêtis un de ces pagnes, en place de culottes, suivant l’habitude de ces peuples, et un vêtement de chaque genre. Mes compagnons prirent pour eux tout le reste. On apporta ensuite des aliments, dont la plupart consistaient en riz ; puis, une sorte de bière, enfin le bétel, ce qui indique que le moment est arrivé de se retirer. Nous prîmes ce masticatoire, nous nous levâmes, et le lieutenant nous imita.

Nous sortîmes de l’endroit des audiences, nous montâmes à cheval, et le lieutenant du sultan vint avec nous. On nous conduisit dans un jardin entouré d’une enceinte de bois ; au milieu il y avait une maison, aussi en bois, et dont le plancher était recouvert de ces tapis de coton velus et à franges découpées appelés mokhmalât ; les uns étaient teints, les autres ne l’étaient pas. On voyait dans cette demeure des lits en bambou recouverts de courtes-pointes piquées de soie, de couvertures légères et de coussins nommés béouâ-licht (mot dont le singulier est bâlicht). Nous nous assîmes dans cette maison avec le lieutenant. L’émîr Daouléçah