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VOYAGES

arriva, conduisant en présent deux femmes esclaves et deux serviteurs, ou eunuques. Il me dit : « Le sultan te fait observer que ce présent est dans la proportion de ses moyens, et non de ceux du sultan Mohammed (de Dihly). » Alors le lieutenant sortit, et l’émir Daouléçah resta en ma compagnie.

Cet émir et moi nous nous connaissions, car il s’était rendu comme envoyé chez le sultan de Dihly. Or je lui dis : « Quand verrai-je le souverain ? » Il me répondit : « C’est l’usage chez nous que celui qui arrive ne salue le sultan qu’après trois jours, afin que la fatigue de son voyage soit cessée et que son esprit soit revenu a l’état naturel. » Nous restâmes ainsi trois jours, recevant la nourriture trois fois dans la journée ; les fruits et les pâtisseries soir et matin. Au quatrième jour, qui était un vendredi, l’émir Daouléçah vint me trouver et me dit : « Tu pourras saluer le sultan aujourd’hui après la prière, dans la tribune grillée de la mosquée cathédrale. » Je me rendis à la mosquée et j’y fis la prière avec le chambellan du souverain, nommé Kaïrân.