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VOYAGES

Kâkoulab, qui est belle, et dont le mur, en pierres de taille, est assez large pour permettre que trois éléphants y marchent de front. La première chose que je remarquai à l’extérieur de la ville, ce furent des éléphants chargés de bois d’aloès indien ; les habitants le brûlent dans leurs maisons, car il vaut le même prix que le bois de chauffage chez nous, et même moins. Cela n’a lieu, à la vérité, que lorsqu’ils se le vendent entre eux ; mais quand ils le vendent aux marchands étrangers, ils exigent un vêtement de coton pour une charge de bois d’aloès. Les étoffes de coton sont, chez ces gens, plus chères que celles de soie. Il y a dans Kâkoulah beaucoup d’éléphants ; ils servent à porter les hommes ainsi que les marchandises. Tout le monde attache ses éléphants à sa porte ; chaque boutiquier attache près de lui son éléphant, qu’il monte pour se rendre à sa demeure, et tous portent les fardeaux. Il en est ainsi chez les Chinois et chez les habitants de Khitha, ou Chine septentrionale. Ils en usent, au sujet des éléphants, exactement de cette manière.