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D’IBN BATOUTAH.


DU SULTAN DE JAVA.

C’est un infidèle, et je l’ai vu en dehors de son château, assis sur ie sol, près d’un pavillon, sans aucun tapis sous lui. Il était avec les grands de l’État, et les troupes défilaient devant lui à pied ; personne n’a de chevaux dans ce pays, excepté le sultan. Le peuple monte les éléphants, et combat sur ces animaux. Le souverain, ayant été informé de ma présence, me fit appeler ; je m’avançai et dis : « Que le salut soit sur quiconque suit la vraie religion ! " Tous les assistants ne comprirent que le mot salut ; le sultan me souhaita la bienvenue, et ordonna d’étendre par terre une étoffe pour que je pusse m’asseoir dessus. Alors je dis au drogman : « Comment m’assoirais-je sur l’étoffe, tandis que le sultan est assis sur le sol ? » Il répondit : « Telle est son habitude, il s’assied sur la terre par humilité ; mais tu es un hôte, et tu viens de chez un monarque illustre : c’est donc un devoir de t’hnnorer. » Je m’assis ; le prince m’interrogea sur le sultan (de l’Inde), et il fut concis dans ses questions. Il