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VOYAGES

enceinte, et, pendant mon séjour dans l’Inde, je sus qu’elle avait mis au monde un garçon. Alors j’envoyai à l’aïeul maternel de l’enfant, qui était un habitant de la ville de Micnâçah, en Afrique, quarante dinars indiens en or. A mon arrivée à Damas, cette fois, ma première pensée fut de demander des nouvelles de mon fils. J’entrai donc dans la mosquée, et j’y rencontrai heureusement Noûr eddîn Assakhâouy, imâm et supérieur des Mâlikites. Or je le saluai, mais il ne me reconnut pas ; je lui dis qui j’étais, et je lui fis des questions sur mon fils. Il m’apprit que l’enfant était mort depuis douze ans ; il ajouta qu’un jurisconsulte de Tanger habitait dans la madraçah azzhâhiriyyah, ou « école de Zhâhir. » Je m’empressai d’aller voir ce légiste, afin de m’informer de l’état de mon père et de celui de ma famille. C’était un cheïkh vénérable, je le saluai et lui parlai de ma parenté. Il m’annonça que mon père était décédé depuis quinze ans, et que ma mère vivait toujours.

Ma demeure à Damas de Syrie se continua jusqu’à la fin de l’année ; la disette des vivres était grande, et le pain était