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VOYAGES

fit sortir ses sbires, qui disaient à chaque pauvre qu’ils rencontraient : « Viens, viens prendre du pain ! » Un grand nombre d’indigents furent ainsi ramassés, et Arghoûn les fit emprisonner pour cette nuit-là. Le lendemain il sortit à cheval, fit comparaître ces prisonniers au pied de la forteresse, et ordonna de leur couper les mains ef les pieds. Cependant, la plupart d’entre eux étaient innocents du délit qu’on leur imputait. Arghoûn fit quitter Damas à la peuplade des Harâfich (gens vils ou canaille ; cf. t. I, p. 86), qui émigrèrent à Hims ou Emèse, Hamâh et Aiep. On m’a assuré que ce gouverneur de Damas n’a vécu que peu de temps après cela, et qu’il a été assassiné.

Je quittai cette dernière ville pour me rendre à Emèse, puis à Hamâh, Ma’arrah, Sermîn et Alep. Le commandant de cette dernière cité était alors le hâddj, ou pèlerin, Roghthaï.


ANECDOTE.

Un religieux pauvre, appelé le cheïkh des cheïkhs, habi-