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D’IBN BATOUTAH.

tait dans une montagne en dehors de la ville d’Aïntâb ; la multitude allait le visiter et lui demander sa bénédiction. Il avait un disciple qui ne le quittait pas ; mais, au reste, il vivait isolé, célibataire, sans épouse. Or il arriva, à peu près au temps dont il s’agit ici, que ce fakîr dit dans un de ses discours : « Certes, le prophète Mahomet n’a pas pu se passer de femmes ; moi, je m’en passe. » On porta témoignage contre lui à ce sujet, et le fait fut établi devant le kâdhi. Cette affaire fui déférée aux émirs de la contrée ; on amena le religieux, ainsi que son disciple, qui avait approuvé son discours. Les quatre juges décidèrent qu’ils méritaient tous les deux la mort, et la sentence fut exécutée. Ces quatre kâdhis étaient : Chihâb eddîn, le mâlikite ; Nâcir eddîn al’adim, ou le pauvre, le hanéfite ; Taky eddîn, fils de l’orfèvre, le châfi’ite, et ’Izz eddîn de Damas, le hanbalite.

Dans les premiers jours du mois de rabî’ premier de l’année 749 de l’hégire (commencement de juin 1348), la nouvelle nous parvint à Alep que la peste s’était déclarée