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D’IBN BATOUTAH.

quel il m’invita en compagnie d’autres personnes. Je lui demandai le motif de ce repas prié, et il m’apprit qu’il avait, pendant l’épidémie, fait vœu de donner un festin, si la peste cessait ses ravages, et s’il passait un jour sans avoir à prier sur aucun mort. Il ajouta : « Hier je n’ai prié sur aucun mort, et c’est pour cela que je donne le festin promis. »

Les cheïkhs que j’avais connus à Jérusalem avaient presque tous émigré vers l’Être suprême. (Que Dieu ait pitié d’eux !) Il en restait fort peu, et parmi ceux-ci : 1° le savant traditionnaire, l’imâm ou chef de mosquée, Salâh eddîn Khalîl, fils de Caïcaldy Al’alây ; 2° le pieux Cheref eddîn Alkhocchy, supérieur de l’ermitage de la mosquée Alaksa ; et 3° le cheikh Soleïmân de Chîràz. Je vis ce dernier, et il me donna l’hospitalité ; c’est le seul personnage, de tous ceux que j’ai rencontrés en Syrie et en Égypte qui ait visité le Pied d’Adam (dans l’île de Ceylan ; cf. ci-dessus, p. 181).

Je partis de Jérusalem, et j’eus pour compagnons de voyage le prédicateur, le traditionnaire Cheref eddîn Soleïmân, de