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VOYAGES

qui s’enfuirent devant notre maître, et ce fut une chose étonnante de voir des nations entières prendre la fuite en présence d’un seul adversaire. C’est là une grâce que Dieu accorde à qui il veut. (Coran, v, 59 ; lvii, 21, et lxii, 4) Le succès est pour ceux qui craignent Dieu. (Coran, vii, 125 ; xxviii, 83.) Au reste, tout ceci n’est que le fruit des faveurs que notre maître obtient de Dieu, par suite de sa confiance dans l’Être suprême et de son entier abandon à lui. (Que Dieu élève toujours la dignité de notre sultan !) »

Relativement à son zèle pour la science, certes notre maître (que le Dieu très-haut l’assiste !) noue des conférences savantes tous les jours après la prière de l’aurore, dans la mosquée de son illustre palais ; les princes des jurisconsultes et les plus distingués d’entre les disciples y assistent. On lit devant le souverain le commentaire du noble Coran, les traditions sur l’Élu, ou Mahomet, les règles de la doctrine de Mâlic, et les ouvrages des soûfis, ou religieux contemplatifs. Dans toutes ces sciences, notre maître tient le premier rang ; il dissipe leurs obscurités avec la lumière de son intelligence, et tire de sa mémoire ses admirables sail-