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D’IBN BATOUTAH.

lies, ou bons mots. C’est là, sans nul doute, la conduite des imâms, ou chefs, bien dirigés et des califes orthodoxes. Parmi tous les autres rois de la terre, je n’en ai connu aucun dont la sollicitude pour la science atteignît un si haut degré. Pourtant, j’ai vu chez le souverain de l’Inde que l’on conférait tous les jours en sa présence, et après la prière de l’aurore, spécialement sur les sciences fondées sur le raisonnement, ou métaphysiques. J’ai vu aussi que le roi de Djâouah (Sumatra) assistait à des conférences que l’on tenait devant lui, après la prière du vendredi, surtout au sujet des règles ou doctrines, d’après le rite de Châh’y. J’avais admiré l’assiduité du roi du Turkestân aux prières de la nuit close et de l’aurore dans la réunion des fidèles ; mais mon admiration a cessé, depuis que j’ai vu l’assiduité de notre maître (que Dieu l’aide !) dans la mosquée, pour toutes les sciences, et pour l’exacte observance des cérémonies du ramadhân. Dieu fait part de sa miséricorde à qui il veut. (Coran, ii, 99 ; iii, 67.)

Ibn Djozay ajoute : « Si l’on supposait un savant, sans nulle autre occupation que d’étudier la science, la nuit