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VOYAGES

comme le jour, il n’atteindrait même pas au premier degré de l’instruclion de notre maître (que Dieu l’assiste !) dans toutes les sciences. Cependant, il donne aussi ses soins aux affaires qui regardent les chefs des peuples, il gouverne des régions éloignées, il examine par lui-même la situation de son royaume, mieux que roi au monde ne l’a jamais fait, et il juge en personne les plaintes de ceux qui ont été lésés. Malgré tout cela, il ne se présente pas dans sa noble audience de question savante, sur quelque science que ce soit, qu’il n’en dissipe l’obscurité, qu’il n’en expose les finesses, n’en mette au jour les points cachés, et ne fasse comprendre aux savants qui assistent à la séance les détails difficiles qu’ils n’avaient pas saisis.

« Ensuite il s’éleva (que Dieu l’assiste !) jusqu’à la sublime science de l’ordre des soûfis, ou contemplatifs ; il comprit leurs symboles et adopta leurs mœurs. Les preuves en furent manifestes dans son humilité, malgré sa position illustre, dans sa commisération, ou sa clémence pour ses sujets, et sa douceur en toute chose. Il s’adonna beaucoup à l’étude des