Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 4.djvu/44

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
34
VOYAGES

[texte arabe]

demandait, avec étonnement, de quelle manière il pouvait entrer. Un habitant de la ville, Mohammed Attaoufîry, dans le voisinage de qui j’étais logé, me rapporta que ce lion s’introduisit nuitamment dans sa maison et emporta un enfant de dessus son lit. Un autre individu m’a raconté qu’il se trouvait en nombreuse société dans une habitation où se célébrait une noce. Un des invités sortit pour satisfaire un besoin, et le lion l’enleva. Les camarades de ce malheureux allèrent à sa recherche, et le trouvèrent étendu dans le marché ; le lion avait bu son sang, mais n’avait pas dévoré sa chair. On prétend que c’est ainsi qu’il agit envers les hommes. Ce qu’il y a d’étonnant, c’est que quelqu’un m’a rapporté que l’auteur de ces maux n’était pas un lion, mais un homme, du nombre de ces magiciens appelés djoguis, lequel revêtait la figure d’un lion. Lorqu’on me raconta cela, je n’en voulus rien croire, quoique nombre de personnes me l’affirmassent. Or, transcrivons ici une partie de ce qui concerne les susdits magiciens.