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D’IBN BATOUTAH.

[texte arabe]

pour sa vigueur ; nul n’est en état de bander son arc. Je n’ai point vu parmi les nègres d’individu plus haut ni plus corpulent que lui. Il arriva que je voulus me procurer ici un peu de millet ; par conséquent, je me rendis chez Ferbâ Soleïmân, et c’était le jour anniversaire de la naissance de Mahomet. Je saluai ce commandant, qui me questionna sur mon arrivée (sur le motif de ma visite). Il y avait en sa compagnie un jurisconsulte qui était son secrétaire ; je pris une tablette qui se trouvait devant ce dernier, et j’y écrivis ces mots : « Ô jurisconsulte ! dis à ce commandant que nous avons besoin d’un peu de millet pour notre provision de route. Salut ! »

Je passai la tablette au légiste, afin qu’il lût à part lui ce qu’elle portait tracé, et qu’il parlât ensuite sur ce sujet à l’émîr, dans sa langue ; mais il lut, au contraire, à haute voix, et l’émîr le comprit. Celui-ci me prit alors par la main ; il m’introduisit dans son michouer, ou le lieu de ses audiences, où se voyaient beaucoup d’armes, telles que des boucliers, des arcs et des lances. Je trouvai chez ce commandant un exemplaire du Kitâb Almodhich, ou du livre intitulé : L’É-