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VOYAGES

[texte arabe]

tonnant, d’Ibn Aldjeouzy, et je me mis à le lire. On apporta une boisson en usage dans ce pays, et appelée daknoû : c’est de l’eau contenant du millet concassé, mêlé avec une petite quantité de miel ou de lait aigre. Ces gens s’en servent en place d’eau ; car, s’ils boivent celle-ci pure, elle leur fait du mal. À défaut de millet, ils ajoutent à l’eau du miel ou du lait aigri. Ensuite on nous offrit une pastèque, dont nous mangeâmes.

Un jeune garçon, haut de cinq empans, entra ; Ferbâ Soleïmân l’appela, et, s’adressant à moi, il dit : « Celui-ci est ton présent d’hospitalité ; garde-le bien, afin qu’il ne prenne pas la fuite. » Je l’acceptai, et désirai m’en retourner ; mais l’émîr me dit ; « Reste jusqu’à l’arrivée des mets. » Une jeune esclave de Ferbâ Soieïmân vint à nous ; elle était de Damas, Arabe de naissance, et elle me parla dans ma langue. Sur ces entrefaites, nous entendîmes des cris dans la maison du commandant, qui fit partir cette femme pour en savoir la cause. L’esclave revint, et informa son maître qu’une fille à lui venait de mourir. Alors il me dit : « Je n’aime pas