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D’IBN BATOUTAH.

[texte arabe]

les pleurs ; viens, marchons vers le bahr » (mer, fleuve, etc.) ; il entendait parler du Nil, et il possède plusieurs maisons sur la rive de ce fleuve. On amena un cheval, et l’emîr me dit : « Monte-le. » Je répondis : « Je ne le monterai pas, puisque tu es à pied. » Nous allâmes donc à pied tous les deux, et arrivâmes aux habitations qu’il a près du Nil. On apporta des mets, nous mangeâmes ; puis je pris congé de mon hôte et me retirai. Je n’ai jamais connu de nègre plus généreux ni meilleur que lui. Le jeune esclave qu’il m’a donné est encore en ma possession.

Je partis pour Caoucaou, grande ville située près du Nil. C’est une des plus belles cités des nègres, une des plus vastes et des plus abondantes en vivres. On y trouve beaucoup de riz, de lait, de poules et de poisson ; on s’y procure cette espèce de concombre surnommé ’inâny, et qui n’a pas son pareil. Le commerce de vente et d’achat chez les habitants se fait au moyen de petites coquilles ou cauris, au lieu de monnaie ; il en est de même à Mâlli. Je demeurai à Caoucaou environ un mois, et je reçus l’hospitalité des personnages suivants : 1o Mohammed, fils d’Omar, natif de