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D’IBN BATOUTAH.

[texte arabe]

de Taouât. Les hommes de la caravane furent remplis de crainte quand ils entendirent ces récits. Ensuite nous arrivâmes à Boûda, un des principaux villages de Taouât ; son territoire consiste en sables et en terrains salés. Il y a ici beaucoup de dattes, mais elles ne sont pas bonnes ; cependant les gens de Boûda les préfèrent à celles de Sidjilmâçah. Le pays de Boûda ne fournit ni grains, ni beurre, ni huile d’olive ; ces denrées y sont importées des contrées du Maghreb. Les habitants se nourrissent de dattes et de sauterelles ; ces insectes y sont aussi en grande abondance ; ils les emmagasinent comme on le pratique avec les dattes, et s’en servent pour aliments. La chasse des sauterelles se fait avant le lever du soleil, car alors le froid les engourdit et les empêche de s’envoler.

Après avoir demeuré quelques jours à Boûda, nous partîmes avec une caravane, et arrivâmes à Sidjilmâçah au milieu du mois de dhoû’l ka’dah. Je sortis de cette ville le second jour du mois de dhoû’l hiddjah (de l’année 754 de l’hégire, ou à la fin de décembre de l’an 1353 de J. C.) ; c’était au moment d’un grand froid, et la route était rem-