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VOYAGES

[texte arabe]

il leur verse à boire dans leurs mains, et cela sans s’arrêter, jusqu’à ce qu’ils lui en donnent le signal, ou qu’ils l’empêchent de continuer. La coutume des idolâtres dans le pays de Malabar, c’est qu’aucun musulman n’entre dans leurs maisons, ni ne mange dans leur vaisselle. Dans le cas contraire, ils brisent le vase ou le donnent aux mahométans. Quand un de ceux-ci entre dans une localité de ce pays où il ne se trouve aucune maison appartenant à des musulmans, les infidèles lui font cuire des aliments, les lui servent sur des feuilles de bananier, et versent par-dessus des condiments. Les chiens et les oiseaux mangent ce qui reste. Dans toutes les stations du chemin qui traverse le Malabar, il y a des maisons de musulmans chez lesquels logent leurs coreligionnaires, et qui vendent à ceux-ci toutes les choses dont ils ont besoin. Ces gens-là leur font cuire leurs aliments. Sans ce secours, aucun musulman ne voyagerait dans cette contrée.

Sur ce chemin, dont nous avons dit qu’il s’étendait l’espace de deux mois de marche, il n’y a pas un emplacement d’un palme ou davantage qui ne soit cultivé. Chaque